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La vie d'une inconnue
La vie d'une inconnue
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7 mars 2010

Mystère et boule de gomme

"Il n'y a que les esprits légers pour ne pas juger sur les apparences. Le vrai mystère du monde est le visible, et non l'invisible."

Oscar Wilde

J'ai toujours rêvé de faire un blog mystérieux. Le genre de blog avec un design sympa, une petite citation d'un célèbre inconnu, une photo et des petites étoiles pour pigmenter un peu. Le genre de blog qui ne raconte rien, qui ne fait que partager une musique, une pensée, et qui donne envie d'en savoir plus. Oui mais voilà, le plus n'est jamais là.
Moi, j'ai toujours besoin d'en écrire trop pour ne rien dire. Je ne sais pas m'exprimer.

Voyez vous, j'ai toujours des dizaines de choses à dire. Sur tous les sujets. Fait plutôt rare, d'ailleurs, pour une personne si jeune. J'ai un avis sur tout, une curiosité maladive pour la nouveauté, le monde, les gens. Mais j'ai aussi un gros problème: je suis timide.

La preuve est en, que pour pouvoir vous parler librement, j'ai ouvert ce nouveau blog, sans le dire à personne. Parce que ma timidité n'est pas tant avec des inconnus, non ceux-ci m'indiffèrent. C'est avec les gens que je connais, que je croise dans la rue, avec qui j'ai un lien, particulier ou quelconque. Mais physique. Prenons un exemple: Je ne bafouille absolument pas pour demander l'heure à quelqu'un dans la rue. Non, aucun problème. Je ne suis pas timide avec l'inconnu. En revanche, si une jeune personne de ma fac -inconnue aussi, mais de ma fac- vient me dire bonjour pour une raison x ou y, là, vous pouvez être sûre que je vais virer rouge pivoine. (Oui, je suis plutôt rosée!) Alors lorsqu'en plus il faut que je donne mon opinion sur quelque chose, c'est le vide sidéral. Intergalactique, même. Je reste sans-voix. Mes idées se brouillent, je me mets à avoir chaud, mon coeur s'accélère, et je passe pour une nouille.
Je ne dis jamais ce que je pense à ceux qui comptent vraiment, impossible. Les autres en entendent de toutes les sortent, mais ceux à qui je voudrais véritablement parler, rien.
Alors me voilà à déblatérer des lignes sur mon clavier, comme depuis des années, car c'est là que je me sens à l'aise. Derrière mon clavier. Et avouer que pour avoir des relations d'homme à homme, le clavier, c'est pas ce qu'il y a de mieux !

La vérité, c'est que j'ai l'impression de jouer un rôle. A longueur de temps. Je ne suis pas moi, je suis cette muette cérébrale, celle qui n'a pas d'opinion, qui pense ses blagues sans les énoncer, qui sourit en silence, voir qui rit sans émettre un son. Et vous avez bien raison: ça fait détraquer. Et même si je m'y suis accommodé, ce silence est pesant.
Lorsque je regarde les autres, j'ai l'impression que tout est simple. Que l'on peut tout dire sans retenu, que les mots n'ont pas d'importance. Pourtant c'est faux, chaque mot compte. Des fois, une simple parole malheureuse peut faire tourner une relation amicale au vinaigre, alors que cela ne devrait jamais avoir eu lieu. S'exprimer me semble dangereux.

Dire "je t'aime" à quelqu'un m'a toujours parut le meilleur moyen de le faire fuir. Ce mot vient toujours trop tôt. Car avant les mots, il y a les gestes, les sentiments, les pensées, et tout ce qui nous fait être. Pour la parole, c'est pareil. Je ne peux pas exprimer mon idée si je sais que la personne n'est pas préparée à l'entendre. Alors je ne dis rien. Et j'observe les autres en jouant mon petit rôle de fille sage.
Je ris lorsque les autres rient, je parle tel un automate, en évoquant quelques banalités sur la vie, le temps, les cours, le beau gosse de la salle voisine, comme n'importe quelle personne, au fond.
Et le temps passe. Et le fond reste creux.

Mais avouez que vous aussi, vos rapports sont ainsi. Les amis, les vrais, ceux à qui vous pouvez tout dire, sont rares. Un, voir deux. Rarement plus. Les autres sont justes comme tous les autres. Superficiels. On parle, on rit, on raconte nos peines, nos joies, mais tout ceci n'a pas de sens, pas de fond, pas de vie. Qu'est-ce que vous pouvez bien en avoir à faire de l'opinion de Mlle X sur cette question qui vous taraude ? Au fond, elle n'est personne, elle ne compte pas. A ce demander qui compte vraiment. Qui sont ces personnes avec qui on peut tout dire ?

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Commentaires
D
C'est triste:ériger un mur inexpugnable entre vous et le monde,ne mène à rien ,snon à une solitude,un isolement déprimant,désastreux,qui finira par vous confiner à la longue au désespoir..<br /> Etre pusillanime à ce point n'est pas acceptable ...<br /> Parlez,ouvrez votre coeur à la personne en qui vous aurez confiance :le monde est beau et mérite qu'on lui tend la main ..<br /> La pudibonderie à outrance est mortelle!<br /> Epargnez-vous les affres de la solitude:/<br /> Dr Mohamed Sellam 0021696068585 visitez mon blog sellam44.over-Blog.com et vous aurez la paix de about:blankl'âme.
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